Les représentants syndicaux de Faurecia-Theillay participaient hier à un comité central d’entreprise. Les nouvelles ne sont pas celles qu’ils espéraient…
La douche froide. Même si la CGT redoutait ce genre d'annonce depuis plusieurs mois, faute de nouvelles pièces à produire, d'absence d'investissements et d'un « chiffre d'affaires divisé par deux » (NR du 28 mars).
C'est hier, lors du comité central d'entreprise de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) qu'est finalement tombée la nouvelle. « La direction nous a annoncé 92 suppressions de postes, 68 en emplois directs et 24 en emplois indirects (1)», confirmait hier soir l'un des secrétaires du CCE. Seul le site Faurecia Automotive Composites de Theillay, qui emploie environ 300 salariés depuis la reprise par Faurecia en juillet 2012, serait concerné. Espérant obtenir des réponses de la direction quant à l'avenir du site loir-et-chérien, les élus avaient déposé un droit d'alerte au mois de mai dernier. Parmi les principaux points d'«alerte » : le volume d'activité qui aurait considérablement baissé au fil des années. Le secrétaire CGT se remémore d'ailleurs les prévisions qui avaient été établies par le groupe au moment de la reprise : « Ils prévoyaient 85 millions d'euros pour 2013, alors qu'en réalité on en a fait 44 millions ; ils tablaient sur 77 millions en 2014, or on a fait 40 millions d'euros l'année dernière ». Autre déconvenue, enmars dernier, l'équipementier de Theillay apprenait qu'il ne fabriquerait pas les hayons Meriva et 3008, pour Opel et PSA (2), comme il s'y attendait depuis plusieurs mois. A l'époque, la direction avait justifié ce choix par « des difficultés de qualité rencontrées par le site, toujours non résolues ». Hier soir, elle n'a souhaité faire aucun commentaire.
Amertume
Le prochain comité central d'entreprise est prévu le 7 octobre prochain. « Mais pour l'instant, la première des choses va être de mettre en place une assemblée du personnel pour annoncer la nouvelle », expliquent les partenaires sociaux. Lundi, probablement. Suivront les négociations et la mise en place du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), que la CGT préfère qualifier de « plan de licenciements ». « Si aucune activité ne rentre, le PSE risque d'être éphémère, glisse en effet le secrétaire du CCE, amer. Supprimer des postes, au lieu de choisir le chômage partiel, c'est vraiment qu'il n'y a rien de prévu pour pérenniser le site. »
(1) Les emplois directs concernant la production industrielle, les emplois indirects, les activités autres, comme l'encadrement, les techniciens ou les services support. (2) PSA Peugeot-Citroën détient plus de 50 % de Faurecia.