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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 08:11

Louis Gallois : « PSA Peugeot Citroën a retrouvé la confiance»

Louis Gallois considère la situation actuelle comme une « étape de plaine ».

Peut-être avant les grandes manoeuvres?

Un an après sa nomination comme président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois revient sur le chemin parcouru par le constructeur depuis l’entrée de l’Etat français et de Dongfeng au capital.

Louis Gallois (Président du conseil de surveillance de PSA)

Ce capitaine d’industrie se réjouit des premiers fruits de la restructuration, tout en prévenant que PSA ne sera considéré comme sauvé que lorsque la marge de la branche automobile dépassera les 2%. Le groupe, qui tenait ce mercredi son assemblée générale, doit encore résoudre son problème de taille face aux gigantesques investissements à engager dans le secteur. Un partenariat dans le véhicule électrique n’est pas à exclure. La contrainte sur les budgets de R&D pourrait être réévaluée. Louis Gallois considère la situation actuelle comme une « étape de plaine ». Peut-être avant les grandes manoeuvres?

 

Peut-on dire que PSA est sauvé ?

L’entreprise a retrouvé la confiance. Entre le moment où je suis entré au Conseil, en février 2013, et aujourd’hui, on peut dire que c’est le jour et la nuit. En 2013, PSA perdait tous les mois du « cash ». Cette situation avait conduit l’Etat à garantir 7 milliards d’euros d’emprunts de Banque PSA Finances pour éviter qu’elle n’entraîne l’entreprise dans le gouffre. Le groupe souffrait d’un conflit larvé entre le management et une partie du conseil de surveillance. Il y avait un doute profond sur l’avenir de PSA. En 2014, l’entreprise a dégagé plus de 2 milliards d’euros de « cash »; la branche automobile est revenue dans le vert. Cependant, le redressement ne sera achevé – comme l’a indiqué Carlos Tavares - que lorsqu’elle dégagera une marge d’au moins 2%. PSA ne peut pas durablement se permettre de rester moins rentable que la plupart des acteurs de l’industrie automobile.

 

Cet objectif peut-il être réalisé plus vite que prévu ?

L’échéance de 2018, actuellement annoncée, est une date limite. Pour atteindre ce cap, PSA va devoir continuer à faire son travail de reconstruction : réduction des coûts, rattrapage des tarifs de vente, poursuite du travail sur le BFR. L’entreprise pourra alors réfléchir à l’étape suivante, celle du développement. Je suis sûr que vous allez me poser la question de la taille critique !

 

Cette question est-elle déjà évoquée au sein du conseil ?

Comme le management, le conseil de surveillance est concentré sur le plan de redressement « Back in the race ». Mon expérience industrielle m’a enseigné qu’il y avait de bons effets de taille et de mauvais. On juge que dans l’industrie automobile les coûts fixes sont tels qu’il faut aller vers les gros volumes. Mais certaines entreprises comme Honda démontrent le contraire. Il y a de toute façon un préalable : vous ne pouvez pas évoquer une alliance sans prouver que vous pouvez vivre seul, sinon vous vous mettez dans la main de vos partenaires.

 

PSA peut-il encore approfondir ses relations avec Dongfeng ?

L’agenda de travail avec Dongfeng est déjà extrêmement chargé. Carlos Tavares a annoncé au salon de Shanghai la création d’une plate-forme commune pour les petits véhicules. Le bureau d’étude de PSA à Shanghai va être partagé avec notre partenaire chinois. Nous sommes en train construire une usine à Chengdu. Et nous regardons comment aller dans les pays de l’Asie du Sud Est ensemble.

 

PSA cherche-t-il un partenaire pour développer une voiture électrique ?

Nous proposons déjà des véhicules électriques et travaillons sur la 2ème génération. Un partenariat ? On verra. PSA doit offrir toute la palette des motorisations : l’essence, le diesel haute performance - qui demeure un moyen d’atteindre les objectifs de Cop 21 dès lors qu’on a maîtrisé les émissions de particules-, l’hybride essence et bien sûr l’électrique.

 

Regrettez-vous l’abandon de l’hybrid air ?

C’est une solution très astucieuse. Elle n’est pas définitivement abandonnée, mais l’équation économique nécessite d’intéresser d’autres constructeurs. C’est difficile ; l’automobile est une industrie prudente car les investissements en jeu sont très lourds. Tesla montre cependant que l’audace peut faire bouger les lignes !

 

Le budget d’innovation est limité à 8% du chiffre d’affaires chez PSA. Est-ce tenable sur le long terme ?

Le fait d’avoir contraint les moyens de R&D s’est avéré utile pour vérifier que l’argent était employé de la manière la plus efficace. Cette bonne discipline a permis à l’entreprise de faire un examen approfondi de la façon dont ses efforts d’innovation étaient menés et du rendement des capitaux investis. La question des moyens accordés à la R&D sera certainement réévaluée dans l’avenir, mais il ne faut pas relâcher l’effort d’efficacité.

 

Peut-il y avoir des évolutions dans l’organisation du capital de PSA ?

L’actionnariat me paraît stable pour plusieurs années. L’État est entré pour conforter l’entreprise dans une période difficile et pour assurer l’équilibre de l’actionnariat. Je ne pense pas qu’il veuille ressortir rapidement ; la valeur de sa participation a plus que doublé en un an ! Pour ce qui est de la famille, Robert Peugeot a clairement indiqué que sa présence s’inscrivait dans le long terme.

 

Qu’est-ce qui a changé dans le fonctionnement du conseil de surveillance ?

Par rapport à ce qu’on a connu fin 2013, je vis la situation actuelle comme une période « de calme positif ». Il n’y a plus aucune tension au sein du conseil de surveillance et la relation avec le directoire est marquée par la confiance. Comme l’entreprise est centrée sur les problèmes opérationnels qui relèvent à l’évidence du directoire, le conseil de surveillance est là pour accompagner et soutenir. Nous sommes en ce moment dans une « étape de plaine ». Il y aura des « étapes de montagne », que j’espère positives, notamment lorsqu’il y aura de grands choix stratégiques à faire.

 

Le directoire va-t-il être maintenu sachant que Carlos Tavares pilote le groupe avec son comité exécutif ?

Le directoire fonctionne toujours. Cette organisation ne paraît pas créer de difficulté dans le fonctionnement de l’entreprise. Plus généralement, je suis assez partisan du fonctionnement dual, l’ayant expérimenté chez EADS.

 

Les droits de vote double posent-ils un problème chez PSA ?

Non, car ils existaient déjà. La famille Peugeot en détenait mais elle y a renoncé lors de l’entrée de l’État et de Dongfeng. Elle a commencé à en regagner, comme tous les autres actionnaires, à partir de l’augmentation de capital d’avril dernier. Cela signifie que, à compter de mai 2016, les trois actionnaires de référence en particulier auront des droits de vote double. J’avais proposé cette mesure ; j’y suis très favorable. Je suis effaré de voir qu’aux États-Unis, les entreprises sont parties pour effectuer 1.000 milliards de dollars de rachats d’actions cette année. Donner des droits de vote double à ceux qui restent durablement dans l’entreprise, c’est un moyen de revenir à des fonctionnements plus normaux, moins fondés sur la valorisation actionnariale immédiate.

 

Pourquoi avoir de nouveau versé une part variable aux dirigeants ?

À partir du moment où l’entreprise a connu un fort redressement, il était parfaitement normal que les dirigeants et 12600 managers touchent à nouveau un bonus. Le variable de Carlos Tavares a été calculé à son maximum car sa performance a répondu à toutes les attentes et au-delà. Les critères portaient à 80% sur le « free cash flow » et pour le reste sur ses relations avec les actionnaires et les salariés.

 

Les usines françaises de PSA doivent-elles encore améliorer leur compétitivité ?

Ces efforts sont actuellement menés tambour battant. Ce qui me frappe, c’est que Carlos Tavares fixe des objectifs dont les gens ne se croyaient eux-mêmes pas capables et ils les atteignent. Il dit aux cadres et salariés de Rennes que l’avenir de leur usine est ouvert si elle atteint le même prix de revient que Sochaux. C’est un message clair, mobilisateur.

 

Comment est-ce possible, compte-tenu de l’écart de volumes entre les deux usines ?

La mobilisation est forte ! Ce site sait qu’il retrouve une perspective, dès lors qu’il réalise les progrès nécessaires.

 

Le nouveau contrat social court jusqu’en 2016. Les partenaires sociaux vont-ils signer un nouvel accord de compétitivité ?

L’accord actuel montre que le dialogue social produit du positif pour l’entreprise. Mais il est plus aisé de négocier un accord de compétitivité quand l’entreprise va mal que quand elle se porte bien ! S’il y a un nouvel accord- ce que personnellement je souhaite – il sera bien sûr différent.

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