Le Point.fr - Publié le 26/03/2013 à 09:57 - Modifié le 26/03/2013 à 14:07
Les syndicats de l'usine PSA de Rennes espèrent que la proximité des deux sites Airbus de Nantes et Saint-Nazaire favorisera la reconversion des salariés licenciés.
Le plan social annoncé par PSA Peugeot-Citroën l'été dernier se traduit pour l'usine de Rennes-La Janais par la suppression de 1 400 postes, en principe sur la base de "départs volontaires". Le constructeur mise sur la mobilité interne, la réindustrialisation du site et quelque 600 reclassements externes. Les syndicats redoutent tout de même des licenciements secs si le nombre de départs volontaires est inférieur à celui escompté.
En revanche, ils espèrent depuis la semaine dernière un salut venu... du ciel Airbus ayant décroché la semaine dernière le plus gros contrat de l'histoire de l'aéronautique civile (234 Airbus A320 pour Lion Air, soit 18,4 milliards d'euros), les syndicats de PSA Rennes espèrent bien quelques retombées vers la Bretagne. En effet, cette commande représente l'équivalent de 5 000 emplois chez l'avionneur, mais pas forcément 5 000 postes créés précise Airbus, qui possède deux sites à proximité de Rennes, à Nantes et à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Rencontre aujourd'hui avec Airbus
Pour les responsables syndicaux de La Janais, "c'est une opportunité énorme", résume la déléguée FO, Nadine Cormier. "Tout ce qui est créateur d'emplois est bienvenu", ajoute-t-elle. Une rencontre entre dirigeants du site de La Janais et Airbus est prévue ce mercredi à Saint-Nazaire. Le rendez-vous était prévu "avant l'annonce" de la commande Airbus, précise-t-on chez PSA. Mais pour les syndicats, il est indispensable que ces questions soient à l'ordre du jour.
Pour David Ruellan, délégué du Syndicat indépendant de l'automobile (SIA), le syndicat maison majoritaire, une reconversion de salariés rennais chez Airbus serait facilitée par la concordance de certains métiers, et aussi par la relative proximité des sites de l'avionneur en Loire-Atlantique et de celui de La Janais, au sud de la capitale bretonne. En pratique, les concordances concerneraient plusieurs métiers, notamment ceux de technicien dans la production, la logistique ou la maintenance, fait valoir M. Ruellan. "On a des techniciens chez nous qui sont capables de prendre des postes très rapidement chez Airbus", assure-t-il.
Tous les syndicats au diapason
De la même manière, "on peut penser qu'il y aura des postes qui pourront correspondre à ceux occupés par nos collègues de l'encadrement, de la recherche et développement et de l'ingénierie", analyse Didier Picard, de la CFE/CGC, selon qui 295 postes de techniciens, agents de maîtrise et cadres figurent parmi les 1 400 suppressions prévues à La Janais. "Airbus, ce serait des solutions qui pourraient être intéressantes", souligne M. Picard. "Mais il est urgent qu'on clarifie les perspectives", et notamment "combien de postes, quand, quelle typologie de métiers et où", pointe-t-il.
Mme Cormier partage cet avis : "Aujourd'hui, il n'y a rien de concret." Il faut, dit-elle "que ces postes soient à pourvoir dès la mise en place du plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE)", en mai ou juin. Voire avant, dans le cadre d'un accord qui garantit aux salariés de PSA de partir tout en bénéficiant des clauses sociales du PSE.
"On ne pourra que se réjouir si personne ne reste sur le carreau", commente le délégué CGT Michel Bourdon, qui rappelle toutefois l'opposition de son syndicat au PSE. "Ceux qui vont partir (dans de bonnes conditions, ndlr), ils sont contents, et humainement ça se comprend", ajoute le cégétiste. "Mais c'est aussi une fuite des cerveaux et d'un savoir-faire" pour PSA La Janais, site spécialisé dans les véhicules de moyenne gamme supérieure, qui doit assembler la remplaçante de la Citroën C5 à partir de 2016, en plus de l'actuelle Peugeot 508. La semaine dernière, la majorité des élus du comité central d'entreprise de PSA a donné son feu vert aux plans sociaux prévus à Aulnay-sous-Bois et Rennes.