"PSA-Lear, même combat!" scandaient les grévistes des deux entreprises. Deux cents salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, paralysée depuis cinq semaines, ont pénétré mercredi dans l'enceinte de l'usine Lear, basée à Saint-Ouen-L'Aumone, dans le Val-d'Oise. Des salariés de ce sous-traitant, qui produit des sièges de voiture pour trois modèles de voitures de PSA, sont également en grève depuis jeudi pour protester contre une délocalisation partielle en République tchèque.
L'objectif des grévistes d'Aulnay : "mettre la pression" sur la direction, alors que des discussions sont en cours entre les syndicats et la direction de PSA sous l'égide d'un conciliateur, nommé la semaine dernière par le gouvernement, pour tenter de mettre fin au mouvement et émaillé depuis mi-janvier de nombreux incidents.
Les grévistes de PSA veulent aussi "faire cause commune avec les collègues de Lear", durement touchés par la baisse de régime de PSA, leur seul client, a poursuivi Pierre Mercier, ajoutant que les grévistes allaient ensuite se rendre à l'usine PSA de Poissy (Yvelines) pour y distribuer des tracts.
Pas question de rediscuter du plan social
Une nouvelle réunion est prévue mercredi après-midi à Bobigny. La direction du site "a demandé expressément une levée des pressions exercées sur le personnel d'Aulnay non-gréviste afin d'assurer la liberté du travail et permettre un redémarrage de la production dès la tenue de cette réunion".
La CGT affirme pour sa part que les "conditions des départs externes et des mutations internes" seront discutées à cette occasion, mais la direction refuse de rouvrir ce dossier et rappelle qu'une majorité de syndicats ont déjà approuvé le plan social du groupe. Les syndicats SUD et CFDT de l'usine PSA d'Aulnay, qui emploie 2.800 CDI et doit fermer en 2014, participent également à la grève, qui occasionne une perte de production de 440 voitures par jour selon la direction.
La direction de Lear, dont le site du Val d'Oise emploie 500 personnes, prépare pour sa part un plan de réduction de ses effectifs et propose jusqu'à 75.000 euros d'indemnité, selon Toufik el-Bartuli, représentant CFDT chez Lear. "On ne veut pas des indemnités, notre but c'est de sauvegarder l'emploi", a-t-il insisté. Selon la CGT de PSA, "plus de 4.000 voitures", des Peugeot 208, des C3 et DS3, sont sorties des chaînes de l'usine de Poissy sans siège, depuis jeudi, en raison de la grève à Lear, et elles ne sont donc pas commercialisables en l'état.